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Étude
 
de
 
l'église de Montaut
 
 
 
 
Les historiens ne s'accordent pas sur l'origine du prieuré de Montaut.
 
            Selon J. Benaben, un procès-verbal d'estimation du domaine national, en date de 1791, indique que "Montaut est un prieuré séculier et un bénéfice cure dont le desservant est payé et logé par le Prieur". L'abbé J. Benaben, qui souligne l'absence de documents relatifs à ce prieuré, a réfuté son appartenance à l'Ordre de Grandmont avancée par certains de ses prédécesseurs qu'il ne cite pas. Selon l'abbé Benaben, le prieuré de Montaut est mentionné au VIII° siècle parmi les prieurés dépendant de l'abbaye bénédictine de Clairac.
 
Le chanoine Durengues indique, quant à lui, que "tout porte à croire que la paroisse de Montaut portait primitivement le nom de Polignac (ecclesia Poliniacensis)" avant de prendre le nom du château et de la seigneurie, c'est-à-dire Montaut. L'église de Polignac aurait été donnée par Grégoire VII (1075-1085) à l'abbaye d'Aurillac. L'église de Montaut était revendiquée par l'abbaye de Sarlat : en 1122, un décret de Gérard de Blaye, .évêque d'Angoulême, légat du pape, adjuge à l'abbaye d'Aurillac, l'église Saint-Pierre de Polignac, près du château de. Montalzat". Aldebert, évêque d'Agen, "adhérait (selon le chanoine Durengues) au décret du légat". C'est, d'après le chanoine Durengues, à partir de 1289", dans une bulle donnée par Nicolas IV que le prieuré est cité sous le nom de Montaut. Pour le chanoine Durengues, "à la fin de l'ancien régime, le prieuré de Montaut, simple et séculier, de l'Ordre de Saint Benoît, était à la nomination de l'abbé d'Aurillac".
 
Henri Séguy, quant à lui, a indiqué que l'église Saint-Pierre de Montaut était à, l'origine, l'église d'un prieuré fondé par des moines bénédictins d'Aurillac avant que d'être l'église du siège d'un archidiaconé du diocèse d'Agen".
 
En fait, nous ne disposons que de rares éléments concernant l'histoire de l'édifice. Quelques indications nous sont. fournies par les. visites des évêques d'Agen à Saint-Pierre de Montaut, citées par le chanoine Durengues.
 
L'église Saint-Pierre de Montaut a souffert au cours des guerres de religion. En 1572, le procureur de René Coutel, prieur de l'église de Montaut, indique, lors d'une enquête, "que ses derniers troubles, ceulx de la nouvelle religion prétandue réformée myrent le feu dans ladite église, de Montaut et feust estaing par les habitans de lad. paroisse après qu'ils s'en feurent allés". Le curé, Jehan Lapradello, indique, quant à lui, que les Protestants, "rompirent et brisèrent lad. église et emportèrent tous les joyaulx et ornemens de lad. église, pareillement rompirent et brisèrent les cloches de lad. église, lesquelles ils emportèrent et thuèrent un prebtre en lad. paroisse de Montault". Selon Jules Andrieu, Montaut fut occupé par les Protestants au début de l'année 1574.
 
En 1597, l'évêque Nicolas de Villars trouva l'église "bien couverte". En 1692, d'après le procès-verbal de Jules Mascaron, évêque d'Agen, "l'église (située) sur une éminence où il y a une espèce de bourg, (...) est longue de 14 cannes, large de 5, haute de 8, partout voûtée. Un clocher en dôme (s'élève) sur la muraille de l'église. Il y a une chapelle dédiée à Sainte­ Catherine" .
          
            En 1759, d'après la visite de M. de Chabannis, l'église est belle et        bien voûtée".         
   
            Vers 1850-1855, ainsi que l'a signalé l'abbé Benaben, le dallage de  l'église a été refait, "sous le rectorat de l'abbé Jean Laval". Le sol s'est ainsi trouvé élevé de 20 cm environ : "il fut superposé au vieux dallage trop usé et rendu trop inégal par suite du fléchissement de nombreuses  tombes": "A cette occasion (rapporte l'abbé Benaben) , fut ouverte la crypte - placée sous le choeur".
 
Vers 1865, l'église et le presbytère (ancienne maison prieurale) firent l’objet, d'après l'abbé J. Benaben, d'une restauration à l'initiative de l'abbé Pierre Delage.­
 
La commune de Montaut et son église ont fait l'objet d'une monographie rédigée par l'abbé J. Benaben et publiée dans la Revue de l'Agenais en 1913. Citée par G. Tholin, dans ses Études sur l'Architecture religieuse de l'Agenais du Xe au XVIe siècles, en 1874, Saint-Pierre de Montaut a aussi été mentionnée dans un article dû à René Fage et consacré aux cloçhers-murs de la France (article publié dans le Bulletin Monumental en 1921). Le chanoine Durengues a consacré à Montaut et à son église l'un des chapitres de sa Monographie des paroisses de Lot-et­Garonne. Henri Séguy, est l’auteur d'une courte notice constituant la légende d'une planche groupant un plan et des coupes de l'église de Montaut, dressés en 1944. Quelques lignes de Anne Marie Labit, publiées en 1967 dans le Dictionnaire des églises de France complètent la bibliographie, assez limitée, concernant Saint-Pierre de Montaut.
 
L'église Saint-Pierre de Montaut : description
 
- de manière assez détaillée par J. Tholin, puis par J. Benaben, auteur d'une description qui complète celle de Tholin par la -description du clocher et du porche. Pour J. Tholin et pour J. Benaben, l'église est du XVe ou du XVIe siècle et le portail du XIIIe siècle.
 
Le rapport en vue du classement de l'église Saint-Pierre de Montaut, présenté par M. Poutaraud, architecte en chef des Monuments Historiques, le 16 novembre 1931, constitue le document le plus complet à notre disposition sur l'édifice. Pour M. Poutaraud, la construction de l'église remonte au XVe siècle.
 
"Le portail principal qui s'ouvre dans la façade Ouest date du XIVe siècle, les piédroits et voussures sont décorés de moulures, des chapiteaux sculptés surmontent les colonnettes engagées dans les piédroits.
 
La façade Ouest est surmontée d'un clocher à arcades comportant une galerie à laquelle on accède par un escalier à vis situé à l'angle Nord-Ouest". M. Poutaraud donne des indications concernant l'état de conservation du clocher à cette époque : "ce clocher, qui rappelle celui de Villeréal, mais avec des proportions beaucoup plus réduites en hauteur, est couvert en tuiles plates. Sur la face Est, la sablière est supportée par trois colonnettes en pierre" .­ Quant à la façade Ouest, M. Poutaraud la décrivait ainsi : elle est "précédée d'un porche, également ancien, couvert en tuiles creuses, dans lequel subsistent une petite fenêtre, et dans le mur Ouest, près de l'angle Sud-Ouest, des restes des piédroits d'une ancienne cheminée".
 
Le clocher à arcades de Saint-Pierre de Montaut a également été rapproché de celui de Villeréal par René Fage qui le fait entrer dans la catégorie des "clochers-murs". pour cet auteur, "dans le Lot-et-Garonne et plus particulièrement peut-être dans l'arrondissement de Villeneuve-sur-Lot, notamment à Villeréal, à Montagnac-sur-Lède, à Montaut-Ie-Vieux, l'allègement du clocher est obtenu par une retraite de l'étage des baies que deux tourelles encadrent et consolident".
 
La nef de l'église Saint-Pierre de Montaut comporte trois travées; elle est doublée du côté Sud par un collatéral et est prolongée, à l'Est, par la travée carrée qui constitue le choeur.
L'église, comme l'indiquait M. Poutaraud dans son rapport, est "entièrement voûtée sur croisée d'ogives, simples pour les bas-côtés et accompagnées de liernes et de tiercerons pour les trois travées de la nef et celle du choeur". M. Poutaraud estimait, en 1931, que les voûtes étaient en très bon état de conservation. Il décrivait ainsi ces voûtes : "le profil des arcs vient s'amortir dans les colonnes demi-­rondes engagées qui correspondent à chaque travée et les clefs qui se trouvent aux points de jonction des différents arcs sont décorées de sculptures". M. Poutaraud signalait aussi le bon état de conservation des parements extérieurs en pierre de taille. A l'intérieur de l'édifice, "les murs (indique M. Poutaraud) sont réouverts d'un enduit en mortier de chaux qui serait à réparer par endroits, notamment derrière le maître-autel et dans le bas des murs de la nef". Le dallage de l'église est en pierre (pour Henri Séguy, le dallage de pierre a été "exhaussé de 20 cm sur l'ancien sol de la nef au XIIIe siècle").--.-­
 
M. Poutaraud estimait en 1931 que J'église était "en bon état d'entretien" mais signalait l'existence d'une fissure "dans Je mur Ouest du bas-côté". Le mur extérieur du bas-côté est construit, indiquait-iI, sur .une sorte de terrasse, de cinq mètres environ de largeur donnant sur un jardin en contrebas d'environ quatre mètres". L'écroulement du mur de soutènement de la terrasse est à l'origine de cette fissure, comme l'indiquait M. Poutaraud, d'où la nécessité de reconstruire ce mur et de "remailler la fissure" .
 
L'église Saint-Pierre de Montaut a été classée Monument Historique par arrêté en date du 3 juin 1932.
 
Henri Séguy a estimé que "l'église primitive antérieure au XIIIe siècle fut reconstruite à la fin du XIIIe ou au début du XIVe puis, ruinée en partie et réédifiée au XVIe sur l'emplacement de l'ancienne nef, augmentée d'un collatéral et d'un porche". Les vitraux de l'église sont modernes. Il signale l'emploi de tuiles romaines pour les couvertures, à l'exception du clocher, couvert en tuiles plates. Henri Séguy, date le maître-autel de la fin du XVIIIe siècle ou du début du XIXe siècle..
 
Pour Anne-Marie Labit, l'église Saint-Pierre de Montaut, du XVe siècle, est un édifice fortifié. Son portail est antérieur au XVe siècle. Quant à son "clocher à arcades", il est "encadré de tours carrées reliées par un passage à encorbellement".
 
L'église Saint-Pierre de Montaut a fait l'objet de travaux de restauration depuis son classement, notamment de travaux de maçonnerie et de couverture. Le clocher a été restauré après 1951 par M. Mastorakis, architecte en chef des Monuments Historiques.
 
En 1956, J. Payen, architecte des Bâtiments de France, signalait, dans un compte-rendu de visite de l'église, l'existence de peintures et indiquait qu'il serait nécessaire de procéder à des recherches pour en connaître l'étendue et l'importance. Il envisageait également la réfection des enduits. C'est en 1983 que les peintures murales du choeur (murs et voûte) ont été découvertes et que leur restauration a été envisagée- (dégagement, fixation...).
 
 
Monuments historiques 1992
 
 
 
BIBLIOGRAPHIE
 
- Études manuscrites:
 
DURENGUES (Chanoine), "Montaut" dans: Monographie religieuse des paroisses de Lot-et­ Garonne. Canton de Villeréal, p.90-113 (Archives départementales du Lot­- et -Garonne, 18 J 35)..
 
- Imprimés:
 
ANDRIEU (Jules), « Histoire de l'Agenais ». Paris, Picard / Agen, Ferran Frères, 1893.
 
BENABEN (abbé J.), "Montaut" dans: Revue de l'Aaenais, t.XL, 1913, p.167, 260.
 
FAGE (René), "Les clochers-murs de la France" dans: Bulletin Monumental. t. LXXX, 1921, p.159-185.
 
LABIT (Anne-Marie), "Montaut (Lot-et-Garonne). Eglise Saint-Pierre" dans: Dictionnaire des églises de France. 1.111 b: Guyenne, Paris, R. Lattant, (1967), p.106.
 
THOLIN (Georges), Etudes sur l'Architecture religieuse de l'Aqenais du Xe au XVIe siècle, Agen / Paris, 1874.