Églises du
haut 
.
Cancon
Castillonnes
.
Monflanquin
.
Villeréal
.
.
Calvaires
Portails
Peintures
Sculptures
Retables
Vitraux
.
.
Glossaire et  web
Glossaire Clergé
diocèse : histoire
.
.
églises ailleurs
hagiotoponymie
 
 
Recherche d'une vue aérienne d'un lieu
  sur "google earth"
 
 
 
*************
 
 
 Sites complémentaires :

...................................................

Bastides - Caractéristiques

Bastides - Villes neuves

Bastides -Chartes Coutumes

Bastides - Définition 

Bastides - Musée Patrimoine

Bastides - Carte

Bastides - Monflanquin

Monflanquin - Médiéval

Monflanquin - Jurade

Monflanquin - Protestants

Monflanquin - 1789

Monflanquin -  Généalogie

Monflanquin - Tourisme

Haut Agenais - Eglises

   
Site traduit en :
Roumanie
Carte géographique et infos Italie drapeau pologne
Drapeau de la Norvège drapeau du Japon
Drapeau de l'Inde

   Arabe

drapeau de la République populaire de Chine
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
.

 

LES ÉGLISES ET LES PAROISSES RURALES

 DU

HAUT MOYEN ÂGE

L’époque du haut Moyen Âge marque la pénétration et l’organisation de l’Église dans les campagnes d’Occident.
 
.
 
C’est à cette période que l’on voit s’implanter les églises et se constituer ces " circonscriptions " que sont les paroisses* rurales : la " paroisse " qui ne prend son sens définitif qu’au vie siècle, alors que la " parochia " désignait auparavant le diocèse (au sens de " habitat momentané " par rapport au ciel, patrie éternelle).
 
Phénomène fondamental dans le développement religieux des royaumes barbares et dont, pourtant, les contemporains parlent peu ; les sources se limitent donc à quelques décisions de conciles, à quelques allusions dans les écrits d’évêques et aux recherches toponymiques et archéologiques qui permettent d’éclairer la complexité du problème.
 
Mise en place du réseau paroissial et organisation rurale de la vie religieuse seront deux axes de réflexion.
 
Pour trouver des illustrations spécifiques à tous ces sujets voir :
www.berinsteinresearch.com un site américain très performant. 
 
I. L’IMPLANTATION DES ÉGLISES ET DES PAROISSES RURALES
 
Au moment où nous l’abordons, l’Église a dû s’adapter au nouveau cadre des monarchies barbares : à l’Église de l’Empire ont succédé des Églises " nationales " qui s’organisent dans le cadre de chaque royaume, prenant chacune un caractère original.
 
L’organisation ecclésiastique des campagnes illustre ce particularisme religieux : le développement des églises et des paroisses rurales ne s’y est fait ni au même moment ni de la même façon.
 
La christianisation des campagnes n’a d’abord concerné que les régions les plus profondément romanisées, c’est-à-dire l’Italie et la Gaule méridionale (dès la fin du IVe siècle), puis l’Espagne. Exception faite de l’Irlande précocement christianisée (dès la fin du Ve siècle), bien que non romanisée. Quant aux autres régions, comme la Gaule du Nord, l’Angleterre, la Germanie, elles n’ont vu s’implanter des églises dans leur campagne que lentement et tardivement.
 
D’autre part, le mode d’implantation a varié selon les pays et selon les époques : les églises rurales ont pu être soit l’œuvre d’un évêque (selon le mode romain et dans les régions romanisées), soit celle d’un seigneur, ou bien encore celle d’un monastère (selon le mode celtique).
 
Organisations différentes, dont est issu le développement inégal du système paroissial.
 
A. L’héritage gallo-romain
 
Églises et paroisses rurales en Gaule
 
Jusqu’au ve siècle, les églises sont surtout urbaines et épiscopales.
C’est-à-dire qu’elles se sont d’abord implantées là où la romanisation était la plus forte : dans les villes.
 
En outre, les responsables du clergé tiennent à contrôler et centraliser les fidèles autour de l’église du diocèse : ils sont donc longtemps réticents à multiplier les lieux de culte.
 
Cependant, les besoins accrus des fidèles obligent les autorités à implanter des églises dans les campagnes, dès la fin du IVe siècle. Ainsi :
 
– d’une part les évêques vont créer des églises dans les " vici " : sortes de succursales de l’église du diocèse qui gagnent au début du Ve siècle le rang d’églises baptismales ;
 
– d’autre part, ils tolèrent la construction d’édifices cultuels dans les " villae " des grands propriétaires, mais qui restent sous la dépendance des églises de " vici ".
 
B. Les églises et les paroisses mérovingiennes
 
L’implantation des paroisses mérovingiennes ne s’est pas faite de façon uniforme sur l’ensemble de la Gaule : il semble qu’il y ait eu deux Gaules, chacune correspondant à deux vagues de missions.
 
Une " Gaule conciliaire " qui a hérité des structures ecclésiastiques romaines et où l’œuvre de christianisation des campagnes est menée par les évêques. Il s’agit des régions les plus romanisées, c’est-à-dire principalement de la Gaule méridionale.
 
Une " Gaule monastique " où le mouvement de christianisation des campagnes a été plus tardif, mené surtout par les missions de moines à partir de la deuxième moitié du viie siècle et qui concerne le Nord de la Gaule (entre Seine et Meuse environ).
 
Remarque : la limite entre les deux Gaules est difficile à définir.
 
L’organisation des paroisses dans la " Gaule conciliaire "
 
Les paroisses sont organisées sur le modèle gallo-romain que nous venons d’analyser, c’est-à-dire qu’elles comportent à la fois des " ecclesiae " (églises de vici) et des " oratoria " (sanctuaires privés) distinction ainsi présentée par Grégoire de Tours dans son Historia Francorum (X, 31)
 
Conclusion sur les premières églises :Ces premières églises ont été non pas destinées à encadrer les ruraux mais bien plutôt à les atteindre pour les christianiser. Parties des villes, elles vont essaimer lentement à travers la campagne, œuvres d’un évêque, d’un seigneur ou d’un monastère.
 
II. ORGANISATION ET VIE PAROISSIALE
 
La paroisse du haut Moyen Âge est une entité territoriale et démographique strictement délimitée. Desservants et fidèles se retrouvent dans les édifices paroissiaux qui par leur regroupement constituent un ensemble architectural facilement repérable dans le paysage.
 
A. Les édifices paroissiaux
 
1. L’église
 
L’archéologie et la documentation écrite donnent peu de renseignements sur cet édifice.
 
Le bâtiment était semble-t-il exigu et certainement vulnérable en raison de la modestie de la construction et du matériau employé, le bois. Sans doute se délabrait-il rapidement et les conciles recommandent maintes fois leur bon entretien.
Surtout, la législation, tant civile que religieuse, rappelle que l’église et l’autel doivent avoir été consacrés par l’évêque avant que le prêtre y célèbre la messe. On trouve peu d’ornements, pas de statues mais quelques peintures et vases, et surtout, symbole de la prière constante, une " lumière ", entretenue par des ciriers, qui doit brûler en permanence.

2. Le cimetière

À partir du VIIIe siècle, tout fidèle doit être enterré au cimetière situé autour de l’église. Les tombes s’y pressent, sans ordre, et le plus près possible de l’édifice.
Attenante à l’église et au cimetière se trouve la maison du prêtre.
 
3. La maison du prêtre
 
Il doit impérativement l’habiter.
 
Avec la généralisation de la levée de la dîme, elle doit être flanquée d’une grange pour stocker les récoltes.
 
Une parcelle de terre l’entoure, c’est l’ancêtre du jardin du curé actuel.
 
B. Les desservants

Voir le document: La formation des clercs. (789).
 
Le haut Moyen Âge a connu deux générations différentes de prêtres ruraux définies par leur mode de nomination.
 
1. La nomination des prêtres
 
– Jusqu’au VIIIe siècle, le prêtre de la grande paroisse baptismale* est choisi et ordonné par l’évêque, d’où son étroite dépendance à l’égard de son supérieur hiérarchique. L’évêque par souci de contrôle et d’encadrement procède à des visites pastorales et réunit les clercs lors du synode annuel.
 
Cependant, sur ce vaste territoire, de riches propriétaires ont construit des édifices cultuels privés : le clergé de ces oratoires ou chapelles peut y célébrer la messe sauf à l’occasion des six plus grandes fêtes religieuses (Noël, Pâques, Pentecôte, …) pour lesquelles prêtres et fidèles doivent se retrouver à l’église paroissiale.
 
À la fin du VIIIe siècle, l’évêque n’a pu conserver que son pouvoir spirituel sur le prêtre, son contrôle économique et social est désormais entre les mains du fondateur propriétaire de l’église

2. Le mode de vie clérical

– Le prêtre se distingue des fidèles par son aspect extérieur. Il porte la tunique longue, la casula, future chasuble*. Sa barbe doit être rasée et ses cheveux coupés court.
 
Le célibat auquel les clercs sont astreints ne semble pas être autre chose qu’un principe souvent rappelé par les conciles prouvant ainsi que l’interdit du mariage était peu respecté et que les sanctions brandies comme l’excommunication étaient inefficaces. En réalité, la législation conciliaire semble surtout vouloir imposer la continence, en reprenant l’esprit de Grégoire le Grand qui recommandait de vivre avec la mère ou la sœur, ou de prendre épouse tout en restant chaste*.
 
Le prêtre ne doit pas se livrer à des prêts ou à des activités commerciales. Dans ce but, des revenus ont été octroyés au desservant de la paroisse.
 
3. Les revenus du prêtre
 
– Du salaire initial versé en nature par l’évêché, le prêtre se voit attribué des revenus attachés à son église.
 
– Il s’agit de rentes foncières provenant d’une parcelle de terre. Ce revenu par sa stabilité permet au clerc de vivre sans trop compter sur la générosité des fidèles.
 
– Les offrandes des fidèles, au début volontaires, deviennent peu à peu obligatoires et sont liées à la délivrance de tous les sacrements.
• Ainsi, l’achat par un fidèle d'une place au cimetière se généralise.
• Ainsi, la dîme, versement du dixième des récoltes après leur bénédiction, devient obligatoire en 765 en Gaule. Son produit est traditionnellement réparti en trois parts, l’une revenant à l’évêque, l’autre au prêtre, la dernière à la fabrique* (entretien des bâtiments, des hostes, …).
 
4. Formation et discipline ecclésiastique
 
a) La formation
 
La formation est rudimentaire, et de ce fait beaucoup de prêtres sont ignorants. Au dire de saint Boniface, un prêtre bavarois baptisait " in nomine patria et filia ", déformant une formule qu’il ne comprenait pas (" au nom de la patrie et de la fille ").
 
Tous les conciles reconnaissent cette situation et tentent de l’enrayer. Le concile de Narbonne en 589 demande que tous les prêtres sachent lire. En 529, le concile de Vaison recommande aux clercs d’avoir de jeunes lecteurs afin de préparer leur succession.
C’est donc dans l’ignorance que le prêtre devra exercer ses fonctions.
 
b) Les fonctions
 
– Par son mode de vie, le prêtre doit édifier* les  hommes.
 
– Il est l’homme de la charité, doit apporter secours et assistance aux pauvres et aux faibles (la veuve, l’orphelin…), la baisse de ses revenus ne le lui permettra pas toujours.
 
Aux temps carolingiens, le prêtre devra tenir ouverte une école rurale. L’enseignement dispensé sera rudimentaire.
 
Il apporte la parole. Ses sermons, en langue vernaculaire, souvent ennuyeux et peu fréquents, sont prononcés le dimanche lors de la messe. Le dimanche est le jour du Seigneur (en Gaule, depuis le concile d’Orléans en 538) et deviendra théoriquement un jour chômé (en Gaule, sous les Carolingiens). Dans son prêche, le prêtre met l’accent sur les problèmes moraux, le paiement de la dîme, l’assistance à la messe.
 
Il dispense les sacrements aux paroissiens.
 
C. Les fidèles
 
Médiocrité des sermons et cérémonies peu attrayantes ont pour conséquence un manque d’enthousiasme et de compréhension des fidèles, expliquant peut-être la survivance du paganisme ou l’attrait des cultes des saints. L’exiguïté des édifices permet difficilement à l’assistance d’être nombreuse à l’office qui devient pourtant obligatoire (en Gaule depuis le IIIe concile d’Orléans en 538).
 
C’est à l’église que les fidèles reçoivent les différents sacrements.
 
1. Les principaux sacrements*
 
a) Le baptême*
 
Ce sacrement initial conserve une importance essentielle et le prêtre doit veiller à ce qu’il soit conféré à tous. La cérémonie, au départ réservée aux églises baptismales lors des fêtes de Pâques et de Pentecôte, peut avoir lieu dans toutes les églises.
 
Réservé aux adultes, le sacrement est peu à peu dispensé aux jeunes enfants. Mais l’archaïsme du rituel, notamment la triple immersion, a contribué à repousser l’âge du baptême.
 
L’importance du parrain et de la marraine s’accroît : leur rôle est de veiller à l’éducation chrétienne de leurs filleuls et remplacer les parents naturels qui ont transmis à leurs enfants le péché originel.
 
b) La pénitence
 
Culpabilité et pardon sont au centre de la vie chrétienne. Le haut Moyen Âge a connu trois types de pénitence :
 
– La pénitence publique, spectaculaire, est réservée aux cas extrêmes d’homicide, d’adultère, d’idolâtrie. Mais sa pratique régresse au profit de la pénitence tarifiée.
 
– Les fautes sont confessées aux prêtres et pardonnées après l’application de la pénitence que le prêtre tire d’un pénitentiel.
 
– Les pénitentiels, livres trop fantaisistes, disparaîtront mais l’habitude de la confession privée subsistera. Le prêtre impose une pénitence sans prononcer le pardon mais en priant pour le pécheur.
 
Dans tous les cas, il était possible d’acheter financièrement le pardon.
 
c) La communion
 
La réception du sacrement était interdite à tous ceux qu’une faute grave condamnait (adultères, meurtres…).
 
La communion n’est pas pratiquée fréquemment. Le concile d’Agde en 506 exige trois communions annuelles sous les deux espèces, à Noël, Pâques et Pentecôte.
 
d) La confirmation
 
Ce sacrement lié à la visite épiscopale puisque administré par l’évêque ne concerne qu’une élite.
 
e) Le mariage
 
Selon les coutumes barbares, le mariage est un contrat de type civil entre deux familles.
 
C’est en se portant garant de l’indissolubilité du lien consacré et en veillant à ce qu’aucun mariage entre cousins ne soit pratiqué que le clergé sacralise le mariage.
 
f) Funérailles et sépultures
 
Après la messe à laquelle ont droit tous les morts (sauf les suicidés et les condamnés à mort), le fidèle est inhumé dans une tombe du cimetière. Le corps est vêtu entouré d’un mobilier funéraire réduit au minimum et n’est plus jamais en relation avec le paganisme.
 
2. Les conséquences sociales
 
L’organisation et la vie paroissiales ont eu pour conséquence la naissance du sentiment d’appartenance à une communauté.
 
• En effet, les fidèles ne peuvent en aucun cas recevoir les sacrements ni participer à des prières en dehors de leur paroisse, si bien que du berceau à la tombe ils sont assignés à une église, à son prêtre.
 
Du Ve au VIIIe siècle, s’opère un transfert progressif : de l’Église affrontée aux Barbares qui existait à la fin de l’Empire, s’est opéré le passage à des Églises véritablement barbares, nées et grandies dans les royaumes qui se succèdent alors en Occident ; celles-ci se structurent, s’organisent plus ou moins rapidement, mais toutes selon une hiérarchie dont la cellule de base, malgré certains particularismes, est la paroisse, ferment d’unité religieuse et sociale.
 
Eléments bibliographiques
 
M. Aubrun, La paroisse en France des origines au XV° siècle,
Paris, 1986.
M. Aubrun, Moines, paroisses et paysans, Clermont-Ferrand,
2000.
G. Duby, Les Trois ordres ou l'imaginaire du féodalisme, Paris,
1978.
 

tiré de  : http://www.univ-tlse2.fr/multimedia/

medievale/UE5/ue5_med_cours/ue5_med_2l.htm#IB